Covid 19 et culture : impacts et perspectives de sortie de crise 1/8

www.noocultures.info – Déclenchée en décembre 2019 à Wuhan, en Chine, la pandémie qui sévit partout sur la planète n’a pu faire l’objet d’aucune prévision ou prédiction de la part d’aucun analyste. Même les meilleurs scénaristes de Hollywood ne pouvaient l’imaginer ni dans sa densité ni dans son ampleur.  En l’espace de trois mois, la quasi-totalité de l’économie mondiale s’est retrouvée à l’arrêt. L’économie de la culture n’a pas échappé à cette nouvelle donne soudaine, profonde et d’une amplitude inégalée.

En effet, au même moment que les établissements scolaires et universitaires, les établissements culturels ont été les premiers à subir les mesures de fermeture décrétées par les pouvoirs publics dans plusieurs pays. C’est ainsi que les salles de cinéma, les musées, les salles de spectacles, les bibliothèques, les théâtres, les salles d’expositions, les sites touristiques, les centres culturels et multimédia, les librairies, etc., ont dû fermer leurs portes du jour au lendemain. Pendant ce temps, les chaines de télévisions et de radiodiffusion, les plateformes de diffusion de contenus musicaux, éditoriaux et cinématographiques ont connu une forte sollicitation de la part de populations confinées de par le monde.

Cette crise sanitaire a donc un impact indéniable sur l’économie de chacune des filières des arts et de la culture. Il convient de cerner cet impact afin d’entrevoir les mesures d’accompagnement envisageables pendant et après la pandémie. La présente réflexion prend également en compte les différents scénarii prévisibles pour l’économie de ces filières en fonction de la trajectoire que pourrait prendre le dénouement de cette crise sanitaire.

Avant d’aborder l’impact de cette crise sur chacune des filières constitutives de l’économie de la culture dans le monde, il s’avère nécessaire de donner un aperçu de cette économie avant l’arrivée de cette pandémie. A défaut de chiffres actualisés et exhaustifs, des cas chiffrés, représentatifs de différentes parties du Globe, seront présentés afin de donner un aperçu du poids économique de la culture sur les cinq continents.

Aux Etats-Unis, les résultats d’une étude publiée en 2013 par le National Endowment for the Arts (NEA) situent le poids économique de la culture dans le produit intérieur brut (PIB) américain en 2013 à 4,23 % avec un montant de 704,2 milliards de dollars.

En France, les statistiques du Ministère de la Culture et de la Communication relative à l’année 2016 et rendues publiques en 2018 évaluent à 44,2 milliards d’euros soit 2,2 % la contribution de la culture à la richesse nationale.

Au Mali, l’un des rares pays africains ayant bénéficié d’une étude en la matière il y a plus d’une décennie, le poids économique de la culture a été quantifié à hauteur de 2,38% du PIB et près de 6% des emplois.

Au Vietnam, la Stratégie de développement des Industries Culturelles approuvée en septembre 2016 prévoit une contribution de la culture à 3% du PIB pour 2020 et 7% pour 2030.

Les chiffres ci-dessus annoncés sont loin de donner l’exact reflet de l’économie de la culture dans le monde avant la pandémie du Covid 19 certes mais ils ont le mérite d’en donner un ordre approximatif de grandeur. Même en faisant abstraction de la contribution indirecte de la culture à l’économie et de son apport au développement humain et en se limitant à ces données chiffrées montrant sa contribution directe à l’économie, il apparaît évident que la crise sanitaire actuelle entraînant l’arrêt impromptu de toutes activités aura également un coût économique dans le secteur de la culture.

L’analyse se fonde sur la classification des industries créatives produite par l’UNESCO de 2009 à savoir : arts de la scène et festivités ; livre et presse; patrimoine culturel et naturel ; audiovisuel et multimédias interactifs ; arts visuels et artisanat et design et services créatifs.

A SUIVRE…….

Par William CODJO, Expert en gouvernance et économie de la culture ©www.noocultures.info