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Lamine Nahdi de retour au Festival International de Carthage

TUNISIE – L’Amphithéâtre de Carthage a cédé sa scène mythique, le 29 juillet au soir, à l’un des duos les plus réputés de la comédie tunisienne pour faire découvrir aux spectateurs une nouvelle pièce de théâtre à l’humour noir.

« Nmout 3alik », traduit de l’arabe par « Je t’aime à en mourir », est la nouvelle comédie noire signée Lamine Nahdi et Moncef Dhouib présentée au public tunisien dans le cadre de la 56ème édition du Festival International de Carthage (FIC). Lamine Nahdi, acteur tunisien aussi bien connu dans le domaine du cinéma que celui du théâtre, est de retour sur scène aux côtés de son partenaire de toujours et ami de longue date, Moncef Dhouib, avec un nouveau « One Man Show ».

Le comédien originaire du Kef, ville du Nord-Ouest de la Tunisie, largement apprécié pour ses travaux humoristiques qui lui ont valu un franc succès depuis ses débuts, revient donc une nouvelle fois sur la scène du théâtre romain de Carthage, accompagné de son acolyte, Moncef Dhouib, personnalité publique tunisienne aux diverses casquettes : réalisateur, acteur, producteur, scénariste et marionnettiste.

Lueur d’espoir : vivre

« Nmout 3alik » est le fruit de la collaboration de ces grands noms de la comédie. Un duo de choc avec le jeu unique de Lamine Nahdi allié au texte et à la mise en scène de Moncef Dhouib. Le quatrième « One Man Show » de la paire constitue une pièce engagée satirique qui, à travers un humour sombre, aborde différentes problématiques, aussi bien politiques que socio-économiques, soulevées dans une Tunisie post-révolutionnaire. « […] C’est un cocktail de rires, de drames, de mélo … », tel que le décrit Lamine Nahdi lors du point presse.

Les festivaliers découvrent, au cours de plus d’une heure et demie de représentation, une quarantaine de personnages issus de différents milieux sociaux, tous interprétés par le comédien lors de cette comédie mélodramatique. Le premier personnage à se présenter aux spectateurs est Ayech, un homme d’âge moyen et citoyen tunisien au chômage, soutenu financièrement par sa femme qui, elle, travaille nuit et jour. Suite à un malentendu poussant ses proches à le croire mort, suicidé, il devient la proie facile des groupes politiques, religieux et autres qui souhaitent le faire passer pour martyre au profit de leurs causes. Cependant, la seule lueur d’espoir de ce citoyen est la vie ; il veut vivre criant haut et fort : « […] je ne veux pas mourir, je veux avoir une nouvelle chance ».

A travers une multitudes d’anecdotes et d’histoires, Ayech dénonce ainsi plusieurs problématiques sociétales actuelles. De la critique du président actuel, Kaïs Saied, au manque de sécurité dans les rues en passant par la hausse de l’extrémisme religieux, la corruption ou encore le fort taux de criminalité, Lamine Nahdi dresse un tableau complet des difficultés auxquelles font face les citoyens tunisiens aujourd’hui. Une pièce qui traite de tout et de tous, aussi bien des difficultés générales que celles des minorités avec une allusion aux inégalités de genre entre hommes et femmes et les répercussions engendrées par celles-ci (harcèlement etc.).

Regard sceptique

« La touche de Moncef Douib était assez présente dans cette œuvre mais la communion avec le public était absente », déclare Lamine Nahdi à la suite de la représentation, lors du point presse. En effet, après Paris, Montréal et Ottawa c’est le regard sceptique du public tunisien, dont plusieurs membres se sont dirigés vers la sortie après moins d’une heure, qu’affrontent les deux amis.

Un aspect tragique trop appuyé qui ne laisse pas la place aux rires et à l’humour leur est reproché par une partie des spectateurs. Cependant, une majorité est restée jusqu’au salut final, interagissant avec l’interprète qui arpente la scène et titille le public en quête d’un échange.

« Nmout 3alik » n’a, de ce fait, pas eu l’effet escompté chez les festivaliers tunisiens mais « on ne peut rien prédire », déclare Lamine Nahdi, lors du point presse. Il fait, par ailleurs, allusion au succès d’un de ses précédents « One Man Show » intitulé « Makki et Zakia », qui lui n’a été qualifié de succès qu’après quelques spectacles. De plus, la pièce est attendue à Londres, l’un des berceaux du quatrième art : « Un honneur », explique le comédien.

Meriem CHOUKAÏR (Stagiaire) ©www.noocultures.info

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