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À Bobo Dioulasso, les arts ne prennent pas de vacances

BURKINA FASO – Depuis 2016, les Vacances Artistiques Professionnelles pour Ados et Jeunes (VAPAJ) mobilisent des centaines de jeunes de Bobo Dioulasso et de la sous-région autour des arts, la danse notamment. Pour cette 7é édition dont l’ouverture est prévue pour le 30 juillet 2022, si le format n’a pas changé, les ambitions ont bien évolué.

Même si la musique est entrainante, les pas sont encore hésitants. Sur la scène du laboratoire Ankata au Secteur 24 de Bobo Dioulasso à l’ouest du Burkina Faso, les différents tableaux du spectacle prévu à l’ouverture des VAPAJ 2022, le 30 juillet, sont loin d’être maîtrisés par les acteurs mobilisés. Ce samedi 23 juillet, à une semaine de la cérémonie d’ouverture, la soixantaine de danseurs, de musiciens et de chanteurs tentent vaille que vaille de s’accorder. Au total, 9 tableaux sont prévus, à en croire le chorégraphe et directeur des VAPAJ, Issa Sanou. Des tableaux qui magnifient la femme en rappelant ses difficultés, en égrenant ses défis actuels et en entrevoyant son futur.

Intitulé « Mousso aw dambè » (« Femme, notre dignité », en Bambara), le spectacle d’ouverture embarque des danseurs initiés depuis des années par la compagnie Sanou Ka Sanu. Assisté de Mariam Pale, Bawa Sanou pour le chant ; Pascal Kaboré et Ali Coulibaly pour la danse ; Issiaka Sanogo et Yannick Takre pour la musique, Issa Sanou réunit et encadre la troupe éphémère, durant un mois. « C’est la période de la création. À chaque édition, sur la base d’une thématique, nous chorégraphions des messages. Et ces séances nous permettent d’harmoniser les différents acteurs. Même si c’est toujours fastidieux comme démarche, le fait que la majorité des acteurs se fréquentent depuis des années facilite un peu le processus », explique le directeur artistique, Issa Sanou.

En effet, même si de nouvelles recrues rejoignent le rang chaque année, la majorité des acteurs mobilisés pour la pièce ont déjà participé au moins une fois à l’une des créations des VAPAJ. Une stratégie qui permet de former en continue une nouvelle génération de danseurs, de chanteurs et de musiciens, comme s’en réjouit Issa Sanou. « L’objectif est de former les jeunes aux métier artistiques. Et les vacances sont la période propice pour le faire. Car, ils profitent de mon expérience, de celle de l’équipe d’encadrement, d’autres personnes ressources mais aussi d’invités de la sous-région. Ce sont des moments de partage d’expériences, de transmission et ils vivent l’expérience d’un spectacle grandiose », indique le directeur des VAPAJ.

Susciter des vocations, transmettre des savoirs

Le chorégraphe Issa Sanou, Directeur des VAPAJ, assure la coordination du spectacle ©noocultures

Temps fort des VAPAJ, le spectacle créé est diffusé à la cérémonie d’ouverture et à la clôture du projet. Contrairement à la plupart des initiatives, VAPAJ a fait l’option d’une cérémonie d’ouverture à l’allure de restitution publique du mois de création. Ainsi, à cette occasion, devant un parterre d’invités, les acteurs exposent le fruit des recherches, des heures de labeurs. « C’est vraiment un moment spectaculaire pour nous. Après des heures à apprendre, à harmoniser les pas, nous avons l’occasion de montrer ce que nous savons faire. C’est ce qui me pousse chaque année à être de l’aventure », explique un des danseurs présent depuis la première édition.

Ils sont nombreux parmi les participants à s’intéresser aux arts après un premier contact à travers les VAPAJ. Certains ont même fini par intégrer la compagnie Sanou Ka Sanu, créée et dirigée par Issa Sanou. D’aucuns ont embrassé des carrières solo ou au sein d’autres compagnies. D’autres se sont découverts des talents d’artistes peintres, de musiciens, etc. Car, les VAPAJ, ce sont aussi des ateliers de formation pour débutants. En effet, outre la création majeure et après la cérémonie d’ouverture, des adolescents sont sélectionnés et répartis dans des ateliers. Cette année, deux semaines durant, du 1er au 14 août, selon la discipline artistique choisie, ils seront encadrés par des professionnels dans différents espaces culturels de Bobo Dioulasso. Leurs travaux feront également objet de restitution, le 14 août à la cérémonie de clôture du projet.

En plus d’une exposition virtuelle initiée depuis la sixième édition pour présenter, en images, son et vidéos, les temps forts des précédentes éditions, les VAPAJ tiennent finalement sur une bonne partie des vacances. Une période choisie à dessein car les bénéficiaires sont pour la plupart en vacances, certains désœuvrés. Le projet prend ainsi tout son sens : occuper sainement les adolescents et les jeunes tout en préparant la nouvelle relève d’artistes burkinabè. L’engouement qui l’entoure s’explique alors aisément.

Eustache AGBOTON, de retour de Bobo Dioulasso ©www.noocultures.info

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